Depuis la rive ou sur l’eau, comment observer au mieux les mammifères marins? Pour observer les mammifères marin tout en restant respectueux de leur habitat et de leur bien-être, il est important d’éviter tout type d’embarcation à moteur. Les croisières aux baleines contribuent très fortement au vacarme sous-marin présent dans l’estuaire.
Les croisières, une nuisance incessante
La solution la plus facile, et malheureusement la plus répandue, reste les excursions aux baleines, en zodiac ou en bateau motorisé. Cette solution est dommageable pour les mammifères marins puisqu’elle génère énormément de bruit sous l’eau. Les baleines, et autres mammifères marins, dépendent majoritairement de leur système d’écholocalisation, pour leurs fonctions vitales, à savoir se déplacer, s’alimenter, maintenir leurs liens sociaux, alimenter les juvéniles et se reposer. Ce système, similaire à un sonar, émet et reçoit des ondes sonores pour observer leur environnement et communiquer. La présence sur l’eau de bateaux motorisés, vient ajouter de nouvelles ondes sonores, et brouiller les signaux que s’envoient les mammifères marins et met en péril leur survie.
Imaginez un drone qui vole toute la journée dans votre salon, vous suit dans la cuisine et vous empêche d’appeler vos enfants, partis jouer dehors.
Dans sa thèse de doctorat à l’UQAR, Jeanne Mérindol a calculé que dans l’estuaire du Saint Laurent les basses fréquences sont dominées à 100 % du temps par les activités maritimes humaines, et les hautes fréquences à 34,2 % du temps. Ainsi, que les mammifères utilisent les basses ou les hautes fréquences pour communiquer, ils ne sont jamais tranquilles.
Dans une étude récente de ULaval, Anik Boileau a démontré que 50 % des rorquals de l’estuaire du Saint-Laurent présentent des cicatrices, des lésions et des signes d’amaigrissement résultant de collision avec des embarcations.
On peut finalement mentionner qu’en plus du bruit, ces embarcations utilisent des combustibles fossiles ce qui contribue au réchauffement climatique, qui est défavorable à la survie de la biodiversité du fleuve dans sa forme actuelle. Soulignons par exemple la fonte des glaces précoce au large de la côte-nord, qui a privé les phoques de leur zone de mise bas sécurisée.
Donc si vous avez la chance d’aller à la rencontre des mammifères marins, pensez à leur survie et évitez absolument tout type de croisières ou excursions motorisées.
Les options à privilégier
L’observation depuis la rive est l’option par excellence. Elle demande de prendre du temps, de s’installer à un endroit et de tendre l’oreille. On entend souvent le souffle des baleines avant de les voir. Privilégiez les zones en surplomb du fleuve pour voir les individus avant qu’ils percent la surface.
Depuis la rive vous aurez le choix : rendez-vous à la Marina de Saint-Siméon, à la Baie des rochers (à marée haute), au Centre d’interprétation et d’observation de Pointe-Noire, ou à la Pointe de l’Islet de Tadoussac. Vous pouvez également profiter d’un accès au fleuve depuis les campings Bon Désir, Paradis Marin et Mer et monde aux Grandes Bergeronnes. Enfin, le Centre de découverte du milieu marin aux Escoumins offre de très beaux points de vue sur le fleuve et propose des activités d’interprétation.
Si vous voulez absolument aller sur l’eau, privilégiez alors les embarcations légères et non-motorisées, telles que le kayak ou la planche à pagaie. Ces options requièrent une certaine condition physique, mais en récompense vous ferez de belles rencontres. Méfiez-vous des phoques qui souhaitent parfois embarquer avec vous, et assurez-vous de respecter les règles de navigation en présence de mammifères marins du parc marin Saguenay-Saint Laurent en tout temps. Les organismes Fjord en kayak à l’Anse Saint-Jean, Mer et monde aux Grandes-Bergeronnes et Tadoussac autrement vous permettront de faire des excursions en kayak de mer. Les voiliers peuvent sembler être une belle option. Il faut toutefois garder à l’esprit que ceux-ci sont pourvus de moteurs pour leurs manœuvres.